Mon ado envoie des nudes, que faire ?

Envoies de nudes, sextorsion, grooming, menace de partager une photo ou vidéo à contenu sexuel en ligne... les ados sont confrontés à ces nouvelles pratiques dès lors qu'ils rentrent en 6ème. 

Comment en parler avec eux ? Comment réagir et agir pour enrayer un phénomène inquiétant qui s'amplifie ?

 

Un peu de sémantique...

Pour tous ceux qui auraient du mal avec ces nouveaux mots, voici quelques définitions.

Cybersexe : Ce terme fait référence à l'utilisation d'internet pour motifs sexuels (rencontre, pornographie, Webcam).

Nude : C'est une photo ou vidéo que l'on prend de son corps nu ou partiellement dénudé et que l'on partage avec quelqu'un via son smartphone. C'est un selfie de son corps ou d'une partie de son corps nu. 

Sexto : C'est un texto envoyé avec des informations sexuelles ou érotiques. C'est un texto à caractère sexuel.

Sextorsion : Une attaque par sextorsion consiste à réclamer de l'argent contre l'arrêt de diffusion de photos ou vidéos à caractère sexuel. C'est du chantage après récupération de photos ou vidéos à caractère sexuel. 

Revanche porn : Cela consiste à se venger d'une personne en diffusant sur les réseaux des contenus à caractères sexuels ou intimes. C'est une pratique qui résulte bien souvent d'une séparation mal vécue par l'un des deux. 

Grooming : La sollicitation d'un adulte auprès d'un enfant à des fins sexuelles ou pédocriminelles. C'est un adulte qui "se lie d'amitié avec un mineur" dans le but d'abus sexuels à son encontre. 

Deep fake : utiliser la tête de quelqu'un et la mettre sur la photo ou la vidéo du corps de quelqu'un d'autre. 

Deep nude : C'est un deep fake mais à visée pornographique engendrée par l'intelligence articielle. Certains ados retrouvent leur visage dans un film pornographique.

Griffith : L'expression "faire une griffith" est tiré du manga populaire "Bersek" dans lequel le protagoniste Griffith viole sa femme de manière très violente. La tendance actuelle sur Tik Tok est de répondre "S'il me restait 5 heures à vivre je ferais une griffith". 

 

Nos ados... souvent victimes des dérives du net

La plupart des adolescents ne sont pas à l'initiative de toutes ses dérives sur internet. Ils vont le découvrir par hasard en regardant une vidéo sur YOUTUBE, TIK TOK... ou en suivant un influenceur.

La nouvelle tendance des nudes, permet aux adolescents de montrer à leur copain ou copine leur amour sans pour autant avoir un acte sexuel (parfois, certains l'utilisent pour le retarder car ils ne sont pas prêts), et ils osent envoyer une photo de leur corps nu lorsqu'ils découvrent un texto comme celui-ci : "Montre moi que tu m'aimes en m'envoyant ta poitrine"... ils voient cela comme une preuve d'amour. 

Très peu d'adolescents connaissent la signification du mot "consentement" : "Si j'ai dit à mon copain que j'acceptais des bisous sur la bouche est-ce que le consentement est le même pour coucher avec lui ?" Voici les questions que les jeunes se posent dès le collège. 

Parfois, ils sont victimes de chantage sexuel, d'intimidations par des prédateurs sexuels sur le chat de certains jeux vidéos. Selon des données du ministère de l'intérieur, le Chat de Fortnight serait le premier lieu pour les pédocriminels.

Enfin, dans certains établissements scolaires, le Darknet fait rage. Voici comment ces personnes agissent : elles envoient un lien sur le chat de Snapchat comprenant le nom de leur établissement scolaire, ainsi qu'un prénom populaire. Les ados acceptent le contact croyant le connaitre. Ensuite un lien leur est envoyé par message et en cliquant dessus, ils découvrent l'horreur du Darknet (femme ou bébé violés, homme torturé ou égorgé, chat broyé dans un mixer...).

 

Chut... pourquoi n'en parlent-ils pas ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer que les parents ou l'entourage ne soit pas informé des dérives du net subies par les ados : 

 

1.  "Je n'ose pas le dire à mes parents, car ils vont me confisquer le tel" vient en premier. De nombreux parents menacent de prendre les écrans, mettent un contrôle parental (très vite contourné par les ados), punissent... mais ne prennent pas le temps d'échanger et surtout d'écouter leur ado : Que fait-il sur le net ? Qu'aime-t-il faire ? Qu'a-t-il vu ou entendu de choquant ? Comment a-t-il réagit ?

Puis de le rassurer : "Si tu m'en parle je te promets que je ne te punirais pas de smartphone ou de tablette mais j'essayerai de t'aider, je serais toujours là pour toi". Enfin, les choses évoluent très vites sur le net, à vous adultes de vous tenir informé et de faire de la prévention avec l'enfant. 

 

2. "Je sais que j'ai fait une bêtise mais j'ai honte d'en parler avec mes parents, on ne parle jamais de sexualité" . De très nombreux enfants découvrent par inadvertance la sexualité sur le net en tombant sur un film porno sans l'avoir souhaité.

Moyenne d'âge en France : 8/9 ans et bien-souvent les enfants ne le souhaitaient pas ! 

Un grand cousin qui vous lui montre en cachette dans la chambre tandis que tous les adultes partagent un repas de famille, une grand-mère qui part faire la sieste en laissant la télécommande à sa petite fille de 8 ans et qui tombe sur une chaine interdite aux enfants mineurs, mais également un jeune garçon de 6 ans qui recherche l'histoire des "3 petits cochons qui construisent des maisons de paille, de bois ou de pierres" qui tombe sur d'autres "petits cochons", ou enfin un jeune collégien qui regarde des vidéos sur YouTube et qui voit des images pornographiques sur le bandeau de YouTube... Les situations sont nombreuses, les enfants sont honteux et n'en parlent pas... Car à  la maison le sujet est délicat ou bien tabou. 

 

3. "Au début, j'ai cru que j'étais tombé amoureux d'une jeune fille sur un réseau de rencontre pour les ados, mais c'était des hommes qui m'envoyaient des photos de jeune fille dénudée pour qu'à mon tour j'envoie des photos de mon corps". Puis un jour, j'ai eu des menaces : "Envoie 50 euros où j'envoie les photos à tes parents" et ce jeune garçon de 13 ans a fait plusieurs virements "mort de peur" que ses parents l'apprennent. 

4. "Mes parents n'ont pas le temps, entre leur travail ou télétravail, et leurs occupations, ils ne passent pas 10 minutes par jour à me parler, je ne vois pas quand j'aurai le temps de leur confier tout cela" . En effet, depuis le confinement, le télétravail, la quantité de choses à gérer à augmenter pour les parents qui ne trouvent plus assez de temps à accorder aux enfants ou ados. Parfois, les écrans permettent aussi d'occuper les enfants pendant que les parents sont affairés. 

Que faire ?

Des solutions existent ! 

1. Renouer le dialogue et surtout l'ECOUTE non jugeante ou culpabilisante avec votre enfant 

2. Lui annoncer qu'il ne sera jamais puni s'il a découvert ou fait quelque chose de choquant ou honteux sur le net 

3. L'avertir des dangers du net : ne jouer qu'avec les personnes que tu connais, signaler un joueur menaçant ou vulgaire, utiliser un pseudo, ne jamais payer sur le net (attention également à nos cartes bancaires pré-enregistrées sur les ordinateurs)...

3. Faire des screen des images compromettantes (captures d'écrans) et contacter l'association e.enfance via un appel gratuit et anonyme au 3018. Des professionnels de l'enfance écoutent et surtout permettent d'effacer les données postées sur les réseaux (ils ont des accords avec Instagram, Facebook, Tik Tok, X... pour effacer les données). Il faut le faire le plus vite possible avant que les photos ne soient partagées. 

4. Contacter la CNIL la loi protège les mineurs avec un droit à l'oubli et ils ont 4 semaines pour agir. 

Dans tous les cas, ne pas rester seul face à ces difficultés mais agir avant que certains enfants ne commettent l'irréparable. 

ENSEMBLE PROTÉGEONS LES ENFANTS ET LES ADOS

L'association des Chevaliers du Web oeuvre partout en France pour des actions de sensibilisations aux dangers du net et des risques de surexposition liés aux écrans.

 

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