Burn out parental : quand les parents craquent !

Depuis notre tendre enfance et le monde merveilleux des contes de fées, le bonheur de devenir parent et d'avoir des enfants est ancré dans notre culture. Dans ce contexte, comment s'avouer et avouer à son entourage que sa vie de parent n'est pas un long fleuve tranquille ? 

Sois fort, sois parfait !

Si l'arrivée d'un enfant peut être la source d'un grand bonheur, il n'en demeure pas moins qu'elle modifie  toute une vie ! Elle nécessite un amour inconditionnel, mais aussi des ressources physiques, psychiques et matérielles.

 

Etre parent demande de focaliser son attention sur le développement social et intellectuel, la santé mentale et physique, la qualité de vie et le bien-être de l'enfant. La liste est longue pour les parents qui doivent : favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant, le développement de ses dons ainsi que ses aptitudes mentales, physiques, le respect de ses parents de son identité, de sa langue, de ses valeurs culturelles... le préparer à assumer les responsabilités de la vie...

 

"Chaleur

Disponibilité

Sensibilité

Permanence 

Ecoute 

Douceur

Empathie

Amour 

Tendresse

Patience 

... la liste des ingrédients qui composent le parent parfait est longue". 

 

Etre un parent positif qui réponds à tous les critères d'excellence, est-ce possible ?  NON ! BIEN ENTENDU ! Mais les parents ne doivent quand même pas s'en éloigner trop car ils risquent d'être jugés comme parents incompétents ! 

 

 

Burn-out parental : une maladie ?

L'académie Française de médecine a reconnu son existence en 2016 dans son rapport sur le burn-out professionnel, en parlant : "D'un état de détresse psychologique lié à l'impossibilité de faire face à un facteur (professionnel) stressant chronique". Il n'entre pas encore dans la classification comme la CIM-10 (classification internationale des maladies réalisée par l'OMS).

 

Le burn-out peut arriver à tout le monde : difficile de rester un parent positif dans certaines situations !

Parce que nous voulons tous le meilleur pour nos enfants 

Parce que nous sommes conscients de l'importance nos responsabilités et devoirs envers nos enfants 

Parce que ces devoirs nous écrasent parfois 

Parce que nous pouvons faire face à des problèmes compliqués qui peuvent venir compliquer notre parentalité : maladie de l'enfant, insomnies, perte d'un proche, séparation des parents...

 

 

Du stress au burn-out... il n'y a qu'un pas !

Chacune de nos réactions sont régies par notre système nerveux sympathique (qui nous amène à réagir par  la fuite, la lutte ou l'attaque) ou par notre système nerveux parasympathique (qui nous amène à nous reposer, nous alimenter...). Et nos journées fluctuent entre les deux systèmes. 

 

Vous rentrez du travail et votre enfant court dans le salon avec ses chaussures sales : le système nerveux sympathique a de grandes chances de prendre le dessus... sauf si vous prenez une grande inspiration et que vous arrivez à relativiser, laissant la place au parasympathique. 

Mais vivre avec ces montagnes russes émotionnelles tout au long de la journée est vite fatiguant. 

Apparait alors une phase de résistance, où le corps s'adapte à la situation. Cette adaptation demande énormément d'énergie et elle peut mener à une phase d'épuisement. 

 

Voici les trois étapes : 

 

Le stress aigu apparaît en réponse à un élément déclencheur précis et circoncis dans le temps : il n'est pas nécessairement mauvais pour nous, puisqu'il stimule la sécrétion d'hormones qui nous aident à gérer la situation. 

 

Le stress chronique apparait quand l'élément stressant perdure dans le temps ou les moyens de récupérer. Ce type de stress est mauvais pour la santé, il nous affaiblit et peut mener à l'épuisement de l'organisme. 

 

Le burn-out parental (du verbe anglais "Griller et s'éteindre") : épuisement émotionnel, la pertes d'épanouissement et d'efficacité personnelle. Les causes du burn-out sont avant tout individuelles : ceux qui craquent sont souvent les plus investis ! 

 

Les signes qui  peuvent montrer un burn-out parental

1. Le désir de perfection sur tous les domaines 

2. Etre fatigué mais ne pas s'en rendre compte 

3. La saturation et la perte de plaisir à être parent

4. L'épuisement physique : fatigue intense non soulagée par le repos

5. Sensation d'overdose de tout 

6. Insomnies ou hypersomnies

7. Maux de tête 

8. Acouphènes, vertiges

9. Nausées

10. Troubles gastro-intestinaux

11. Problèmes dermatologiques (eczéma, psoriasis) 

12. Douleurs du dos ou articulaires

13. Baisse du désir sexuel

14. Troubles de l'humeur avec des plaintes répétitives pessimistes ou dépressives

15. Baisse de l'estime de soi

16. Repli sur soi ou isolement

17. Sentiment de perte de contrôle 

18. Prise de poids (ou perte) 

19. Prise supplémentaire de caféine, alcool, cigarette

20. Surinvestissement dans le travail ...

 

Le Burn-out -L'éviter et s'en sortir -Moïra Mikolajczak, Isabelle Roskam

 

Comment s'en sortir ?

1. Agir sur les facteurs qui pèsent le plus : Demander à une baby-sitter de garder les enfants un soir à un coût mais si cela peut permettre à la personne de se reposer, n'est-ce pas un investissement rentable ? Vous pouvez ainsi repérer et prévenir toutes les situations sources de stress. 

 

2. Apprendre à gérer ses émotions :  reconnaître, comprendre et exprimer ses émotions... travailler ses compétences émotionnelles, cela s'apprend.

 

3. Voir la réalité des choses et pas les projections négatives que l'on anticipe bien souvent

 

4. Diminuer les réactions physiques du stress : relaxation, cohérence cardiaque, visualisation positive...

 

5. Lister ses envies et ses petits plaisirs  : respirer profondément, écouter ou jouer de la musique, mâcher un chewing-gum, malaxer une boule anti-stress, modeler de l'argile, dessiner ou colorier...

 

6. S'alléger : voir le planning familial et comment mieux le répartir, l'organiser, le gérer. Utiliser des outils de gestion du temps, d'organisation des tâches, la règle des deux minutes... Ranger, trier à la maison pour réorganiser en ayant moins de tâches. 

 

7. Demander de l'aide : trouver des personnes ressources pour vous aider : la bonne amie toujours joignable, le voisin serviable, le professionnel à l'écoute...

 

8. Prendre soin de son mental et de soi tout en restant aligné à ses valeurs au quotidien. Apprenez à réévaluer vos propres ressources pour contrebalancer le plus possible les facteurs de risque. 

 

 

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