L'énurésie est un terme médical pour parler du "pipi au lit". On distingue l'énurésie de l'énurésie nocturne si un enfant d'au moins 5 ans n'arrive pas à se retenir de faire pipi au lit durant la nuit. Cinq ans, c'est l'âge du contrôle des sphincters, c'est à dire des muscles permettent de contrôler la vessie. Néanmoins, cette acquisition de la propreté est parfois plus difficile et lente pour certains enfants.
C'est pour lui, une action INVOLONTAIRE ET INCONTROLABLE ! Il ne s'en rend pas compte.
L'énurésie est un phénomène plus fréquent que l'on ne le pense
En France, on estime à 500 000 le nombre d'enfants et d'adolescents (de 5 à 15 ans) faisant régulièrement pipi au lit la nuit. Elle concerne 9,2 % des enfants de 5 à 10 ans.
Les causes sont multiples :
- une prédisposition familiale héréditaire. Certaines études ont montrées qu'un enfant à 44% de risques d'être énurétique si un de ses parents l'était pendant son enfance. Attention, ce n'est pas une maladie génétique mais bien une prédisposition. Vous pouvez dédramatiser auprès de votre enfant en racontant que l'un des deux parents vivait la même chose à son âge.
- Une réduction de la capacité fonctionnelle de la vessie s'observe chez 30% d'enfants énurétiques : ce n'est pas une petite vessie mais bien une vessie hyperactive qui favorise les fuites nocturnes. Elle peut aussi s'observer la journée, lorsque l'enfant est concentré sur un jeu ou une activité, et qu'il arrive un petit peu trop tard aux toilettes par exemple.
- L'enfant ne ressent pas "le besoin d'uriner" et cela ne suffit pas à le réveiller, et cela peut survenir à tous les stades du sommeil, même si c'est plus fréquent lors du sommeil lent et profond. L'enfant qui se réveille pour aller aux toilettes est dit "nycturique", il a besoin d'uriner comme l'enfant énurétique mais l'un se réveille alors que l'autre poursuit son cycle de sommeil sans pour autant en être responsable.
- Le volume des urines la nuit ou polyurie nocturne, est aussi souvent observée par les parents qui constatent des fuites au petit matin. Elle est la conséquence d'un trouble de la réabsorption de l'eau par les reins au cours du sommeil. Celle-ci est sous la dépendance d'une hormone antidiurétique (ADH) dont la sécrétion est normalement augmentée la nuit afin que la vessie se remplisse moins vite que la journée.
On parle d'énurésie primaire jusqu'à 5 ans : L'enfant de moins de 5 ans, n'a jamais été propre pendant au moins 6 mois. C'est la forme la plus fréquente d'énurésie : entre 70 et 85 % des cas) et elle concerne :
49% des enfants de 3 à 4 ans (ce n'est pas encore considéré comme une énurésie à cet âge là).
11% entre 5 et 8 ans
L'énurésie nocturne secondaire apparait après quelques mois de propreté. Elle débute généralement entre 5 et 7 ans. Elle n'est pas exceptionnelle et peut être liée à un changement de vie : déménagement, séparation des parents, maladie, difficultés à l'école...
7% après 8 ans et 2% à l'adolescence. Elle touche davantage les garçons.
L'énurésie peut être isolée, et peut être le signe d'une infection urinaire. Elle peut être régulière ou irrégulière et parfois intermittente avec des périodes sans incident.
Que tenter ?
- Votre réaction peut contribuer à rassurer votre enfant ou au contraire le stresser davantage. Le dialogue et la tolérance doivent laisser la place aux punitions, menaces, chantages ou réprimandes !
- Prenez le temps de lui expliquer l'énurésie et les causes
- Insistez sur le fait que ce n'est jamais de sa faute !
- Soutenez le : il n'est pas seul dans cette épreuve
- La honte ou la gène est normale : à vous de faire preuve d'empathie et d'écoute bienveillante
- Lui rappeler ou trouver un moyen pour qu'il se souvienne d'aller systématiquement aux toilettes avant d'aller se coucher
- ne plus boire après une certaine heure (à voir avec votre médecin) comme 18 heures par exemple
- Eviter les aliments contenant trop d'eau pour le diner comme les potages
- trouver un "pot de chambre" près de son lit s'il le souhaite
- changer ses draps humides sans montrer des gestes d'impatience, une mine contrariée ou fâchée, un ton réprobateur, votre pensée "il a encore fais pipi au lit"...
- prévoir un calendrier des nuits sèches : un planning des réussites
- l'encourager, le féliciter le sincèrement sans exagérer pour chaque effort ou réussite
- Tenter différentes options : stop pipi, sous-vêtements spéciaux discrets et absorbants,
- Consulter un spécialiste
- Trouver avec lui des solutions à tenter, le rassurer et le responsabiliser peut s'avérer être une solution pour passer ce cap.
Il pourra appliquer différentes habitudes de façon autonome ce qui lui permettra de se sentir peu à peu plus en confiance.
"Un enfant énurétique sur 3, fait pipi au lit au moins une fois par semaine et un sur 5 toutes les nuits"
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